10 Juillet 2019
Le rapport du MEDEF sur l'année 1 de l'application de la loi sur la DPEF
Le récent (et excellent) rapport du MEDEF réalisé en collaboration avec EY et Deloitte montre l’amplitude des interprétations de la loi.
Mise en œuvre de l’obligation de reporting RSE : publication du 1er bilan, du 9 juillet 2019
Le rapport questionne autant sur l’application de la loi sur le reporting extra-financier que sur le reporting financier…
Premier sujet, il s’agit de conformité. Et sur ce point, les OTI (Organisme Tiers Indépendant) n’ont pas montré de non-conformités.
Second sujet, il s’agit de clarté, de compréhensibilité. Et dans ce cas, c’est à l’investisseur de se prononcer. Le risque pour les intervenants, c’est de se transformer en agence de communication financière/extra-financière. En matière de communication, c’est à la cible de s’exprimer : l’actionnaire, l’investisseur. Dans ce domaine, elle est plus centrée sur la pertinence et le résultat que sur la forme… C’est aussi valable pour les acteurs de la société civile plus sensible au fond qu’à la forme…
Par ailleurs, l’exigence risques / politiques / résultats ne devrait-elle pas s’appliquer à l’ensemble des risques ? Ce faisant les risques opérationnels, les risques financiers et autres risques hors risques dits extra-financiers ont une marge de progrès considérable…
Pourquoi la logique applicable à l’extra-financier ne s’appliqueraient-elle pas avec la même exigence pour les autres risques ? L’AMF serait inspirée de se prononcer sur ce point…
Le rapport de Cambourg
Ensuite le rapport de Cambourg.
Rapport de Cambourg, sur les informations extra-financières, du 27 juin 2019
Excellent rapport là encore. Et qui suscite autant d’interrogations…
La GRI, Le SASB s’attache à normer depuis respectivement 20 ans et 8 ans. L’IRRC propose une approche plus « cadre I référentiel ». Faut-il normer des écarts de conception structurels ?
Il est 3 matérialités : la matérialité sectorielle, la matérialité liée aux caractéristiques spécifiques de l’entreprise (culture, histoire, volonté managériale, performances et contreperformances, etc.) et la matérialité liée au projet de l’entreprise (stratégie à 3/5 ans, prospective à 7/12 ans, vision au-delà). Cela est-il "normable" ?
L’approche "people first" défendue par R. Branson, les démarches autour de l’holacratie sont-elles normables ?
Certes, il est devenu plus que nécessaire de réorganiser l’ensemble des reporting victimes d’empilements français (DPEF, Sapin II, Devoir de Vigilance) et européens.
Certes le business model n’est pas « extra-financier » mais une manière de comprendre les modalités de création de valeur et le potentiel de résilience.
Donc une restructuration semble souhaitable. Pas certain que l’extra-financier soit "normalisable". Ou que la normalisation soit une finalité en soi. Et dans tous les cas, les évolutions devraient tout autant concerner le financier.
Les travaux de The European Corporate Reporting Lab @ EFRAG
Enfin les travaux de l’EFRAG (European Financial Reporting Adivisory Group) reporting lab et de la Project Taskforce on Climate-Related reporting, depuis le 15 février 2019
Destiné à servir le changement climatique par l’aiguillon du reporting et de proposer à la commission des évolutions sur le cadre général du reporting.
Nul doute qu’il soit nécessaire de reconsidérer le reporting dans son ensemble pour rationaliser, simplifier.
Pour autant, le reporting extra-financier ne doit pas évoluer vers une démonstration de pratiques, de démarches managériales ou de fulgurances communicantes, mais se centrer sur la réalité de la transition engagée et sur les résultats obtenus. Et pour les résultats, sur les facteurs matériels, deux pages suffisent.
© Ph2C [Philippe Cornet Conseil] | mercredi 19 juillet 2019 | Tous droits réservés | Toute reproduction intégrale ou partielle de cet article et des documents associés doit faire l'objet d'une autorisation préalable de l’auteur. Toute citation ou utilisation de données doit s'effectuer avec l'indication de la source.